jeudi 16 octobre 2025

La 30ème promenade des Fans du Mascaret

se déroulera le dimanche 19 octobre sur les territoires de Villenave d'Ornon et Cadaujac.

 

 

Le départ est fixé à 10h

au château de Sallegourde 71 rue Carles Vernet à Villenave d'Ornon

(possibilité de stationnement) le retour devrait se faire en ces lieux vers 18h

la météo n'est pas optimale... prévoyez parapluies, vêtements et chaussures imperméables

L'assemblée-générale-pique-nique se tiendra sur la place de l'église de Cadaujac vers 13h

(apéritif et café offerts par les Fans du Mascaret)

 

 

l'itinéraire envisagé reprend partiellement celui de la 10éme promenade qui s'était déroulée  le 4 juin 2000

le texte du livret, aujourd'hui classé "incunable"

distribué à cette occasion figure ci-dessous

 

 


 

 

La Guienne bocagère

         Si les rois anglais, qui étaient normands ou angevins, comme chacun sait, revenaient, chassés par une nouvelle émeute puritaine, occuper leurs anciens fiefs continentaux, ils trouveraient vers Cadaujac et Saint Médard d’Eyrans un paysage susceptible d’apaiser la nostalgie de la campagne anglaise : à quelques kilomètres à peine des chais les mieux garnis de ce vin de Graves, le plus noble et subtil des clarets, s’étend en bordure de Garonne une Guienne surprenante et incongrue d’où la vigne est absente et où paissent dans des prairies entourées de haies vives, de paisibles vaches tout droit sorties du cadre mordoré d’un fumoir victorien.

 

         Pour ménager nos effets, le départ de cette promenade a été choisi à dessein sur la place de Couréjean qui marque la limite entre la zone résidentielle de l’agglomération bordelaise et celle dévolue aux rebuts de la société industrielle. Si peu que la pluie soit de la partie, ce qui n’est pas rare dans cette bien nommée « zone humide » l’excursion programmée prend des allures de dérive « stalkerienne », pour évoquer le chef d’œuvre de Tarkovski et nous donner un avant-goût des promenades du deuxième millénaire.  Ô bardes punkies,  chantez-nous la beauté des casses automobiles, tandis que nous progressons sur un sentier encore agreste à la lisière de montagnes de ferrailles, jusqu’au bout de la nuit.

 

          Brusquement tout s’éclaire au niveau du Pré des Nonnes. Quelques panneaux de protestation contre la préemption votée par le Conseil Général de la Gironde sur ces terres promises aux oiseaux migrateurs mais convoitées par les rapaces aménageurs, suffisent à suggérer le bras de fer politique qui oppose, au-delà des clivages politiques, partisans du bien vivre et sectataires du bien saccager.

 

         La première maison rencontrée est la ferme de Marteau, qui figure déjà sous ce nom sur la carte de Belleyme. Le bâtiment de droite existait donc déjà au XVIIIème siècle : l’escalier de pierre donnait accès aux pièces de l’étage, à l’abri des crues ; celles-ci n’étaient pas vécues alors comme des catastrophes écologiques, mais plus ou moins comme la visite, annuelle et quelque peu importune, de la vieille Tante Garonne à qui l’on doit tant.

 

Franchissant quelques clôtures, -vaches obligent (espérons les célibataires ou paxées entre dames de bonne compagnie car le moindre macho nous obligerait à un interminable « crochet »)- nous obliquons vers la rivière pour atteindre les vestiges d’un pavillon de plaisir au look vaguement arcachonnais ou balnéaire. C’est le premier élément d’un ensemble de bâtiments épars dans le parc du château de Malleret.

         Celui ci devait se présenter originellement comme Marteau : une belle maison des bords de Garonne, prosaïque et paysanne, propriété au XVIIème siècle de Guillaume puis de Pierre Malleret, conseiller au parlement de Bordeaux. Peut-être reste-t ’il dans le corps central et le perron quelques éléments d’ancien régime sous le rhabillage second empire qui a transformé la demeure en une datcha qui semble attendre l’arrivée estivale d’une comtesse de Ségur et de sa nuée de sophies camilles et madeleines. Si les « Grandes Vacances » sont cette année un peu tardive et si Sophie Rostopchine, qui supporte mal les visites,  est encore dans le transibérien, peut être aurons nous le bonheur de visiter le parc de Malleret, merveilleusement postmodernisé par un jardinier qui ne collectionne pas les tomates, comme le prince Louis Albert de Boglïe à La Bourdaisière, mais les pivoines et les paons dont les cris guident le promeneur vers la volière qui borde une cour de ferme transformée en patio exotique. Les grands lions de pierre qui bordent le boulingrin surveillent la Garonne que remontent, ou descendent encore quelques péniches.

 

         En 161 après Jésus Christ, celle qu’avait affrétée un marchand malheureux coula au droit du château actuel ; huit siècles plus tard le bateau sablier l’Iris occupé à ravager le lit de la rivière remontait plus d’un millier de monnaies romaines. Trois mille autres pièces furent par la suite recueillies au cours de dragages contrôlés. Ce sont les 3997 sesterces du « Trésor de Garonne », monnaies d’orichalque frappées sous Claude Néron, Galba, Vespasien, Titus, Domitien, Trajan, Hadrien et Antonin qui constituent l’une des trouvailles archéologiques les plus spectaculaires des dernières décennies en Aquitaine.

          Armand Couraut, qui fit bâtir le château actuel en 1860 était constructeur de navires et député de l’arrondissement de Libourne ; ancien co-détenu de Louis-Napoléon Bonaparte au fort du Ham, il devint après le 2 décembre son conseiller aux affaires maritimes. Était-ce un choix réellement judicieux, on peut en douter : certes entreprenant, ce personnage fit des investissements malheureux tant en Amérique que dans la Russie d’ Alexandre II ;  il y perdit sa fortune et sa belle maison qui fut vendue à l’encan en 1869. La même année Edouard Guillon décrivait ainsi le château  :

joli château à l’italienne, avec trois pavillons en façade, dont un est flanqué de tourelles comme un donjon ; devant se développe un double escalier tournant et cette façade, surmontée par un toit à la mansard est tout à fait élégante. Dans l’intérieur, sont des salons richement décorés, une salle à manger, une bibliothèque, salle de billard, cuisine, douze chambres d’amis, de vastes servitudes, des écuries, des chais et un grand cuvier. Les alentours du château de Malleret sont splendides : cour sablée, parterre, jardin avec une rivière, fontaine, jet d’eau, serres en verre de couleur, massifs, grands arbres séculaires, avenue de 500 mètres de long, grille longeant la rivière, et en face, un débarcadère où le bateau à vapeur vient déposer les amis du château... Autour de l’édifice sont réunies les propriétés de Malleret, Moustey et Sorbes, couvrant dans les palus une superficie de 37 hectares ; il s’y récolte 40 à 50 tonneaux de vins. C’est une résidence tout à fait aristocratique.

 

         C’est peut-être au successeur d’Armand Coureau que l’on doit les bâtiments du parc : il semble en effet que le pavillon rencontré en chemin, le belvédère qui borde la terrasse, le château-d’eau gothico-mauresque et l’admirable serre aujourd’hui remontée dans le parc du château  Laurenzanne de Gradignan aient pu constituer les éléments d’un aménagement concerté dans les années 1870 : le belvédère était, dit-on, celui de la ville de Soulac à l’exposition coloniale de 1875. Quoiqu’il en soit, cette jolie collection de « folies » assez unique dans la région a été fort malmenée par notre siècle qui en favorise de moins amènes.

         L’histoire de la serre est, de ce point de vue, tout à fait exemplaire. Magnifique construction de fer verre et pierre de taille, elle est attribuée, fer oblige, à  Gustave Eiffel. Elle survécut à la grande guerre, abrita quelques semis de topinambours et de rutabagas durant l’occupation et ses vitres devinrent dans les années cinquante des cibles de choix pour les chasseurs en mal de poules d’eau. « Inventée » par J.P Bériac en 1980, la serre de Malleret devint tout à coup un enjeu politique lorsque la mairie de Gradignan jeta son dévolu sur elle : vendue pour 250 000 francs, elle devait être démontée, selon les termes du contrat, avant le 31 juillet 1989. Le ministère de la Culture réagit alors en prenant, le 10 mai un arrêté d’instance de classement, procédure d’urgence qui lui conférait pour une période d’un an le statut optimal de protection... Le premier août suivant, à la barbe du Directeur régional des Affaires Culturelles revenu expressément de vacances, la serre était démontée par la mairie de Gradignan... Les édifiantes péripéties de cet éphémère monument historique auront eu du moins l’avantage de faciliter l’ascension de Malleret dans la pile des dossiers de demande de classement qui s’entassaient dans les locaux de la DRAC : protégé au titre des Monuments Historiques, le château, les pavillons et la grille garantissent du moins que le pont projeté  quelque part entre Villenave d’Ornon et Cadaujac  par le schéma d’aménagement de l’agglomération bordelaise sera traité dans le style gothico-mauresque gothico-balnéaire ou rustico-burlesque-M.H pour être en accord avec l’environnement architectural.

Une image contenant plein air, arbre, bâtiment, herbe

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         Remontant l’allée du château vers le Clauset nous nous dirigerons sur un bon chemin goudronné vers le château de Cadaujac dont les pelouses accueilleront nappes et plaids à l’heure du pique-nique.

 

         On s’y retrouve en bonne compagnie, puisque ce château fut construit pour François Armand de Saige parlementaire d’ancien régime puis maire républicain qui avait, dans les années 1780 fait reconstruire son hôtel urbain du Cours du Chapeau Rouge par Victor Louis ; de là, la présomption que cette magnifique demeure puisse être l’œuvre de l’illustre architecte du Grand Théâtre. Philippe Maffre, bon connaisseur de l’architecture de la fin du XVIIIème siècle, ne pense pas que l’attribution à Louis soit justifiée, tout au plus voit il dans l’architecture austère de ce grand bâtiment coiffé d’un toit d’ardoise, les signes de l’  « intervention » du maître où de l’un de ses assistants. Les proportions trop élevées du bâtiment qui écrase la colonnade, le décentrement des entrées, la pauvreté du décor intérieur, tout ici semble indiquer que le projet initial qui pouvait comporter des ailes, un toit brisé et sans doute un porche à deux étages, dut être abandonnée à la Révolution. L’achèvement se fit, en plusieurs étapes au cours du XIXème siècle, après que madame veuve de Saige eut épousé Monsieur Coudol de Belle-Isle. Le château passa en de multiples mains avant d’échouer, dans un état de délabrement déplorable, dans les mains de la municipalité de Cadaujac qui en a entrepris la restauration.

         Après une petite sieste la promenade prendra un ton plus naturaliste qu’archéologique ; c’est là que on découvrira les charmes du quercus pedunculata, celui, plus piquant, des urtica urtica, du trifolium pratense ou de la bellis perennis, tellement plus séduisante sous son nom latin que la modeste pâquerette de nos colliers d’enfants. Nous saurons tout sur les hérons cendrés et les grenouilles qui, toujours, durent se sentir chez elles dans le pays d’Eyrans au point que les aristocrates romains qui vécurent ici dans les premiers siècles de l’ère ne devaient pas manquer d’évoquer lors des longues soirées d’été emplies de batracien vacarme, l’histoire de ces paysans lyciens punis par Latone pour leur refus d’hospitalité par une métamorphose soudaine en grenouilles coassantes.

 

          Si j’évoque ici ce passage du livre VI des métamorphoses d’Ovide, c’est pour nous conduire à remonter le temps vers un âge d’or, celui d’avant l’Euro où avaient encore cours les sesterces du trésor de Garonne, quand le grand fleuve était bordé des somptueuses demeures de l’aristocratie gallo-romaine.

 

         C’est en effet des alentours de l’église de Saint Médard d’Eyrans que proviennent les deux  plus beaux sarcophages de marbre antique conservés au musée du Louvre : découverts en 1805, ces magnifiques monuments (2mX1mX0,60m) sont décorés de bas relief d’une qualité exceptionnelle qui traduisent le travail d’un atelier romain du début du IIIème siècle. L’un évoque la fable d’Endymion et Séléné, le second, celle d’Ariadne et Bacchus.

         . Une image contenant art, Sculpture, soulagement, Artefact

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         Les deux sarcophages étaient vraisemblablement destinés à recevoir les corps d’un grand propriétaire local et de son épouse ; conçus pour être placés dans un mausolée intégré aux bâtiments d’une villa, ils furent peut-être enfouis au IVème siècles, pour ne pas être profanés et pillés par les barbares qui par vagues successives déferlaient sur l’Aquitaine. La villa détruite fut réoccupée sous l’égide d’un saint appartenant à la barbarie franque : Médard est en effet un saint mérovingien, mort à Tournai vers 560 ; l’église primitive se trouvait en contrebas du tertre sur lequel elle fut reconstruite au XVIIème siècle, il y a tout lieu de penser qu’elle avait été érigée sur les vestiges d’un établissement romain, peut être le port de la grande villa dont proviennent les sarcophages. L’édifice actuel doit beaucoup à l’architecte Gustave Allaux qui la restaura énergiquement vers 1850. Le décor de cette église, d’allure trompeusement romane, est d’une richesse exceptionnelle : vitraux du chœur (1863) ex-voto sculptés accumulés par l’abbé Bonin au XIXème siècle, céramiques, mosaïques, statues du sculpteur Prévot, que l’on comparera avec la coutumière et bienveillante indulgence des Fans, avec les reproductions photographiques des antiques sarcophages de l’Europe Romaine : on n’arrête pas le progrès, mais parfois, on peut regretter que le mouvement rétrograde du mascaret ne puisse pas s’appliquer à l’art religieux et funéraire.

La légende d’Endymion et Séléné est localisée en Carie ou en Elide selon les auteurs. Fils ou petit fils de Zeus, époux d’une naïade, Endimion était un berger d’une grande beauté qui inspira une telle passion à Séléné, personification de la Lune,  que, s’étant unie à lui dans une grotte du mont Latmos, elle obtint de Zeus qu’il lui accorde une immortalité relative et une éternelle jeunesse : le bel éphèbe jouit d’un sommeil éternel qu’il parcourt les yeux grands ouverts pour pouvoir contempler son amante. Sommeil relatif, car Séléné venant le rejoindre chaque nuit, il lui donna cinquante filles.

          La malheureuse Ariadne, fille de Minos et de Pasiphaé avait été abandonnée par l’ingrat Thésée qui lui devait la vie sur les rivages de Naxos où Bacchus la trouva, la rappela à la vie, la consola et commença à lui faire de nombreux enfants


 

 

EGLISE DE CADAUJAC

L'église Saint Pierre est un ensemble composé d'un clocher porche du XIX ème siècle adossé à une église romane à 3 nefs et terminée par un chevet complet : chœur, abside et deux absidioles ; enfin en travers, comme la barre du tau, une sacristie a été construite au XIX ème siècle dans le plus pur style éclectique de l'époque (1874) . Le clocher et la sacristie XIX ème encadrent l'édifice roman.

 La partie romane est construite en appareil de petits moellons du XI ème, peut être un réemploi d'appareil gallo-romain. L'uniformité de cet appareil laisse à penser que le plan basilical de l'église est d'origine même si de petites baies romanes à linteau monolithe visibles au niveau de la première travée orientale évoquent la trace d'un premier transept. Les dernières travées occidentales, construites en grand appareil, sont plus récentes. Enfin au niveau des murs gouttereaux de la nef et des bas côtés, il est visible que l'église a été surélevée peut être à l'époque où les plafonds en pierre ont été réalisés. On sait que l'église a été agrandie et modifiée au XVIII ème et XIX ème siècle et c'est alors que les fenêtres actuelles furent percées, les contreforts anciens (en murs fourrés) arasés, des contreforts neufs montés, les corniches et les modillons du chevet refaits à neuf.

Donc nous sommes en présence d'une église romane du XI ème siècle dotée de 3 nefs. De cette époque il ne reste que les murs extérieurs, l'ensemble de la décoration et des bâtiments annexes datant XIX ème siècle. Sur le mur sud du mur gouttereau, une porte est encore visible ; nous sommes peut-être en présence de la porte des cagots (lépreux) qui pouvaient ainsi rentrer dans l'église sans se mélanger avec les autres fidèles (une hypothèse ferait du domaine de la Grâce, situé un peu au sud de l'église, une ancienne léproserie).

Comme pour de nombreuses autre églises, le XIXème siècle a déplacé les cimetières en dehors des zones construites ; ici lors du déplacement des tombes ont été découverts des sarcophages mérovingiens qui attestent la présence d’une nécropole ou d'une église antérieure au XI ème siècle. Un de ces sarcophages est encore visible dans le jardin du presbytère au pied d'un beau puits et vous pouvez le visiter en suivant.

 Le clocher, que tout le monde aura reconnu comme un clocher voulu par le cardinal Donnet et construit par l'architecte Amédée Lasmolle (restaurateur des églises de Saint Morillon, Léognan), a une curieuse origine : il est dit que jusque dans les années 1454 on ne sait s'il y avait un clocher mais c'est à partir de cette date qu'un clocher mur triangulaire (un gâble avec une ou deux alvéoles pour les cloches) est érigé. Après la révolution et deux décennies d'abandon, le clocher menaçait ruine. Il fut commandé en 1823 au sieur Marandet un clocher neuf sur base carrée. Mais mal construit avec de la mauvaise pierre, il du être démoli en 1839 pour être reconstruit définitivement avec une hauteur de 33m en 1853, le tout financé par une souscription auprès des Cadaujacais. Deux cloches sont présentes, une de 1831 correspondant au second clocher et bénie par le cardinal de Cheverus et une autre de 1865 bénie par le Cardinal Donnet.

 Dès l'entrée dans l'église on a la sensation d'une petite église assez basse mais attention le sol a été surélevé XIX ème siècle d'au moins 50cm...imaginons la donc un peu plus haute !

Nous avons bien cinq travées, six piliers et douze colonnes ; l’ arc triomphal sur le choeur, les culs-de-four des absides et les chapiteaux sont d'origine romane. Ces derniers ont tous été refaits ou remplacés hormis les quatre chapiteaux du choeur qui semblent d'origine. Par contre, les doubleaux, les voûtes en berceau sont du XIX° et ont remplacé une charpente et un plafond lambrissé. Ces voûtes, véritables plafonds en pierre, ont poussé sur les murs gouttereaux qui accusent aujourd'hui un fort faux aplomb.

 

Outre la restauration très approximative des chapiteaux romans qui font de cette église une curiosité, les peintures murales entreprises au XIX ème siècle méritent notre attention, voilà leur origine:

Pour les peintures murales, l’abbé Barreau fait appel à Ernest Paul Ricaud. Fils d’un fervent catholique qui avait fondé la maison Au chapelet d’or, cours d’Alsace et Lorraine, en 1865, on doit également à ce peintre artisan la chapelle des sourdes-muettes de Bordeaux dès 1865, l’église de Floirac en 1867, celle de L’Isle-Saint-Georges en 1868, la chapelle Margaux en 1869, l’église de Portets en 1872, de Brannes en 1873, de Hure en 1875, de Saint-André à Angoulême en 1878, de Civrac (Médoc) en 1879, etc.

Dans la nef centrale, il va réaliser à la peinture à l’huile, une « fleurette » rouge au centre de chaque pierre, ainsi qu’une décoration stylisée représentant des objets et des scènes de la vie courante ou des symboles, au-dessus des arcades.

Dans la coupole du chœur, il a peint la scène du Sauveur des hommes promettant à Saint Pierre, le Patron paroissial, les clefs du Royaume des Cieux. Mais d’autres splendeurs ornaient l’intérieur de l’église, à tel point qu’on a pu parler de « la cathédrale de Cadaujac », renfermant de très nombreux tableaux et statuettes religieuses, des lustres et autres chandeliers.

A noter sur le mur sud, la chronique historique de l’église peinte à la même époque, d’une grande richesse typographique. Cela n’est pas sans rappeler quelque peu la profusion iconographique de l’église de St Médard d’Eyrans.

Et puis bien sûr, les vitraux de Dagrand tous refaits à la même époque et selon un programme bien élaboré que nous vous proposons de découvrir, suivi de la lecture des chapiteaux, en utilisant les fiches informations disponibles sur place.

 

 

Article de Piou Lacoste dans

https://www.si-graves-montesquieu.fr/9-eglises-romanes/262-eglise-de-cadaujac

 

 .... et un charmant document révolutionnaire 

Lettre au Comité de salut public d'Ysabeau et Tallien, en date du 8 brumaire : « Le Capet de Bordeaux, le maire Saige, a expié, il y a deux jours, sur l'échafaud, les forfaits nombreux dont il s'était rendu coupable ; sa mère vient de mourir aujourd'hui. Cette mort rend la nation propriétaire de plus de dix millions de biens. Voilà de quoi payer les frais de la révolution bordelaise et procurer du pain au peuple à bon marché. Nous ne négligeons pas pour cela les saignées pécuniaires à faire aux riches, aux accapareurs, aux fédéralistes. Le résultat de nos opérations sera plusieurs millions acquis à la nation ». Arch. nat. AF II, carton 170, brumaire, pièce 58.

 

 

 


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