La 30ème promenade des Fans du Mascaret
se déroulera le dimanche 19 octobre sur
les territoires de Villenave d'Ornon et Cadaujac.
Le départ est fixé à 10h
au château de Sallegourde 71 rue Carles Vernet à Villenave
d'Ornon
(possibilité de stationnement) le
retour devrait se faire en ces lieux vers 18h
la météo n'est pas optimale... prévoyez parapluies, vêtements et
chaussures imperméables
L'assemblée-générale-pique-nique se tiendra sur la place de
l'église de Cadaujac vers 13h
(apéritif et café offerts par les Fans du Mascaret)
l'itinéraire envisagé reprend partiellement celui de la 10éme
promenade qui s'était déroulée le 4 juin 2000
le texte du livret, aujourd'hui classé "incunable"
distribué à cette occasion figure ci-dessous
La Guienne bocagère
Si les
rois anglais, qui étaient normands ou angevins, comme chacun sait, revenaient,
chassés par une nouvelle émeute puritaine, occuper leurs anciens fiefs
continentaux, ils trouveraient vers Cadaujac et Saint Médard d’Eyrans un
paysage susceptible d’apaiser la nostalgie de la campagne anglaise : à quelques
kilomètres à peine des chais les mieux garnis de ce vin de Graves, le plus
noble et subtil des clarets, s’étend
en bordure de Garonne une Guienne surprenante et incongrue d’où la vigne est
absente et où paissent dans des prairies entourées de haies vives, de paisibles
vaches tout droit sorties du cadre mordoré d’un fumoir victorien.
Pour
ménager nos effets, le départ de cette promenade a été choisi à dessein sur la
place de Couréjean qui marque la limite entre la zone résidentielle de l’agglomération
bordelaise et celle dévolue aux rebuts de la société industrielle. Si peu que
la pluie soit de la partie, ce qui n’est pas rare dans cette bien nommée
« zone humide » l’excursion programmée prend des allures de dérive
« stalkerienne », pour évoquer le chef d’œuvre de Tarkovski et nous
donner un avant-goût des promenades du deuxième millénaire. Ô bardes punkies, chantez-nous la beauté des casses
automobiles, tandis que nous progressons sur un sentier encore agreste à la
lisière de montagnes de ferrailles, jusqu’au bout de la nuit.
Brusquement tout s’éclaire au niveau du
Pré des Nonnes. Quelques panneaux de protestation contre la préemption votée
par le Conseil Général de la Gironde sur ces terres promises aux oiseaux
migrateurs mais convoitées par les rapaces aménageurs, suffisent à suggérer le
bras de fer politique qui oppose, au-delà des clivages politiques, partisans du
bien vivre et sectataires du bien saccager.
La
première maison rencontrée est la ferme de Marteau, qui figure déjà sous ce nom
sur la carte de Belleyme. Le bâtiment de droite existait donc déjà au XVIIIème
siècle : l’escalier de pierre donnait accès aux pièces de l’étage, à l’abri des
crues ; celles-ci n’étaient pas vécues alors comme des catastrophes
écologiques, mais plus ou moins comme la visite, annuelle et quelque peu
importune, de la vieille Tante Garonne à qui l’on doit tant.
Franchissant quelques clôtures, -vaches obligent
(espérons les célibataires ou paxées entre dames de bonne compagnie car le
moindre macho nous obligerait à un
interminable « crochet »)- nous obliquons vers la rivière pour
atteindre les vestiges d’un pavillon de plaisir au look vaguement arcachonnais ou balnéaire. C’est le premier élément
d’un ensemble de bâtiments épars dans le parc du château de Malleret.
Celui ci
devait se présenter originellement comme Marteau : une belle maison des bords
de Garonne, prosaïque et paysanne, propriété au XVIIème siècle de Guillaume
puis de Pierre Malleret, conseiller au parlement de Bordeaux. Peut-être reste-t
’il dans le corps central et le perron quelques éléments d’ancien régime sous
le rhabillage second empire qui a transformé la demeure en une datcha qui semble attendre l’arrivée
estivale d’une comtesse de Ségur et de sa nuée de sophies camilles et
madeleines. Si les « Grandes Vacances » sont cette année un peu
tardive et si Sophie Rostopchine, qui supporte mal les visites, est encore dans le transibérien, peut être
aurons nous le bonheur de visiter le parc de Malleret, merveilleusement
postmodernisé par un jardinier qui ne collectionne pas les tomates, comme le
prince Louis Albert de Boglïe à La Bourdaisière, mais les pivoines et les paons
dont les cris guident le promeneur vers la volière qui borde une cour de ferme
transformée en patio exotique. Les grands lions de pierre qui bordent le
boulingrin surveillent la Garonne que remontent, ou descendent encore quelques
péniches.
En 161
après Jésus Christ, celle qu’avait affrétée un marchand malheureux coula au
droit du château actuel ; huit siècles plus tard le bateau sablier l’Iris
occupé à ravager le lit de la rivière remontait plus d’un millier de monnaies
romaines. Trois mille autres pièces furent par la suite recueillies au cours de
dragages contrôlés. Ce sont les 3997 sesterces du « Trésor de
Garonne », monnaies d’orichalque frappées sous Claude Néron, Galba,
Vespasien, Titus, Domitien, Trajan, Hadrien et Antonin qui constituent l’une
des trouvailles archéologiques les plus spectaculaires des dernières décennies
en Aquitaine.
Armand Couraut, qui fit bâtir le château
actuel en 1860 était constructeur de navires et député de l’arrondissement de
Libourne ; ancien co-détenu de Louis-Napoléon Bonaparte au fort du Ham, il
devint après le 2 décembre son conseiller aux affaires maritimes. Était-ce un
choix réellement judicieux, on peut en douter : certes entreprenant, ce
personnage fit des investissements malheureux tant en Amérique que dans la
Russie d’ Alexandre II ; il y perdit sa
fortune et sa belle maison qui fut vendue à l’encan en 1869. La même année
Edouard Guillon décrivait ainsi le château
:
joli château à
l’italienne, avec trois pavillons en façade, dont un est flanqué de tourelles
comme un donjon ; devant se développe un double escalier tournant et cette
façade, surmontée par un toit à la mansard est tout à fait élégante. Dans
l’intérieur, sont des salons richement décorés, une salle à manger, une
bibliothèque, salle de billard, cuisine, douze chambres d’amis, de vastes
servitudes, des écuries, des chais et un grand cuvier. Les alentours du château
de Malleret sont splendides : cour sablée, parterre, jardin avec une rivière,
fontaine, jet d’eau, serres en verre de couleur, massifs, grands arbres
séculaires, avenue de 500 mètres de long, grille longeant la rivière, et en
face, un débarcadère où le bateau à vapeur vient déposer les amis du château...
Autour de l’édifice sont réunies les propriétés de Malleret, Moustey et Sorbes,
couvrant dans les palus une superficie de 37 hectares ; il s’y récolte 40 à 50
tonneaux de vins. C’est une résidence tout à fait aristocratique.
C’est
peut-être au successeur d’Armand Coureau que l’on doit les bâtiments du parc :
il semble en effet que le pavillon rencontré en chemin, le belvédère qui borde
la terrasse, le château-d’eau gothico-mauresque et l’admirable serre
aujourd’hui remontée dans le parc du château
Laurenzanne de Gradignan aient pu constituer les éléments d’un
aménagement concerté dans les années 1870 : le belvédère était, dit-on, celui
de la ville de Soulac à l’exposition coloniale de 1875. Quoiqu’il en soit,
cette jolie collection de « folies » assez unique dans la région a
été fort malmenée par notre siècle qui en favorise de moins amènes.
L’histoire
de la serre est, de ce point de vue, tout à fait exemplaire. Magnifique
construction de fer verre et pierre de taille, elle est attribuée, fer oblige,
à Gustave Eiffel. Elle survécut à la
grande guerre, abrita quelques semis de topinambours et de rutabagas durant
l’occupation et ses vitres devinrent dans les années cinquante des cibles de
choix pour les chasseurs en mal de poules d’eau. « Inventée » par J.P
Bériac en 1980, la serre de Malleret devint tout à coup un enjeu politique
lorsque la mairie de Gradignan jeta son dévolu sur elle : vendue pour 250 000
francs, elle devait être démontée, selon les termes du contrat, avant le 31
juillet 1989. Le ministère de la Culture réagit alors en prenant, le 10 mai un arrêté
d’instance de classement, procédure d’urgence qui lui conférait pour une
période d’un an le statut optimal de protection... Le premier août suivant, à
la barbe du Directeur régional des Affaires Culturelles revenu expressément de
vacances, la serre était démontée par la mairie de Gradignan... Les édifiantes
péripéties de cet éphémère monument historique auront eu du moins l’avantage de
faciliter l’ascension de Malleret dans la pile des dossiers de demande de
classement qui s’entassaient dans les locaux de la DRAC : protégé au titre des
Monuments Historiques, le château, les pavillons et la grille garantissent du
moins que le pont projeté quelque part
entre Villenave d’Ornon et Cadaujac par
le schéma d’aménagement de l’agglomération bordelaise sera traité dans le style
gothico-mauresque gothico-balnéaire ou rustico-burlesque-M.H pour être en
accord avec l’environnement architectural.
Remontant
l’allée du château vers le Clauset nous nous dirigerons sur un bon chemin
goudronné vers le château de Cadaujac dont les pelouses accueilleront nappes et
plaids à l’heure du pique-nique.
On s’y
retrouve en bonne compagnie, puisque ce château fut construit pour François
Armand de Saige parlementaire d’ancien régime puis maire républicain qui avait,
dans les années 1780 fait reconstruire son hôtel urbain du Cours du Chapeau
Rouge par Victor Louis ; de là, la présomption que cette magnifique demeure
puisse être l’œuvre de l’illustre architecte du Grand Théâtre. Philippe Maffre,
bon connaisseur de l’architecture de la fin du XVIIIème siècle, ne pense pas
que l’attribution à Louis soit justifiée, tout au plus voit il dans
l’architecture austère de ce grand bâtiment coiffé d’un toit d’ardoise, les
signes de l’ « intervention » du maître où de l’un de ses
assistants. Les proportions trop élevées du bâtiment qui écrase la colonnade,
le décentrement des entrées, la pauvreté du décor intérieur, tout ici semble
indiquer que le projet initial qui pouvait comporter des ailes, un toit brisé
et sans doute un porche à deux étages, dut être abandonnée à la Révolution. L’achèvement
se fit, en plusieurs étapes au cours du XIXème siècle, après que madame veuve
de Saige eut épousé Monsieur Coudol de Belle-Isle. Le château passa en de
multiples mains avant d’échouer, dans un état de délabrement déplorable, dans
les mains de la municipalité de Cadaujac qui en a entrepris la restauration.
Après
une petite sieste la promenade prendra un ton plus naturaliste qu’archéologique
; c’est là que on découvrira les charmes du quercus
pedunculata, celui, plus piquant, des urtica
urtica, du trifolium pratense ou
de la bellis perennis, tellement plus
séduisante sous son nom latin que la modeste pâquerette de nos colliers
d’enfants. Nous saurons tout sur les hérons cendrés et les grenouilles qui,
toujours, durent se sentir chez elles dans le pays d’Eyrans au point que les
aristocrates romains qui vécurent ici dans les premiers siècles de l’ère ne
devaient pas manquer d’évoquer lors des longues soirées d’été emplies de
batracien vacarme, l’histoire de ces paysans lyciens punis par Latone pour leur
refus d’hospitalité par une métamorphose soudaine en grenouilles coassantes.
Si j’évoque ici ce passage du livre VI des
métamorphoses d’Ovide, c’est pour nous conduire à remonter le temps vers un âge
d’or, celui d’avant l’Euro où avaient encore cours les sesterces du trésor de
Garonne, quand le grand fleuve était bordé des somptueuses demeures de
l’aristocratie gallo-romaine.
C’est en
effet des alentours de l’église de Saint Médard d’Eyrans que proviennent les
deux plus beaux sarcophages de marbre
antique conservés au musée du Louvre : découverts en 1805, ces magnifiques
monuments (2mX1mX0,60m) sont décorés de bas relief d’une qualité exceptionnelle
qui traduisent le travail d’un atelier romain du début du IIIème siècle. L’un
évoque la fable d’Endymion et Séléné, le second, celle d’Ariadne et Bacchus.
.
Les deux
sarcophages étaient vraisemblablement destinés à recevoir les corps d’un grand
propriétaire local et de son épouse ; conçus pour être placés dans un mausolée
intégré aux bâtiments d’une villa, ils furent peut-être enfouis au IVème
siècles, pour ne pas être profanés et pillés par les barbares qui par vagues
successives déferlaient sur l’Aquitaine. La villa détruite fut réoccupée sous
l’égide d’un saint appartenant à la barbarie franque : Médard est en effet un
saint mérovingien, mort à Tournai vers 560 ; l’église primitive se trouvait en
contrebas du tertre sur lequel elle fut reconstruite au XVIIème siècle, il y a
tout lieu de penser qu’elle avait été érigée sur les vestiges d’un
établissement romain, peut être le port de la grande villa dont proviennent les
sarcophages. L’édifice actuel doit beaucoup à l’architecte Gustave Allaux qui
la restaura énergiquement vers 1850. Le décor de cette église, d’allure
trompeusement romane, est d’une richesse exceptionnelle : vitraux du chœur
(1863) ex-voto sculptés accumulés par l’abbé Bonin au XIXème siècle,
céramiques, mosaïques, statues du sculpteur Prévot, que l’on comparera avec la
coutumière et bienveillante indulgence des Fans, avec les reproductions
photographiques des antiques sarcophages de l’Europe Romaine : on n’arrête pas
le progrès, mais parfois, on peut regretter que le mouvement rétrograde du mascaret
ne puisse pas s’appliquer à l’art religieux et funéraire.
La légende d’Endymion et Séléné est localisée en Carie
ou en Elide selon les auteurs. Fils ou petit fils de Zeus, époux d’une naïade,
Endimion était un berger d’une grande beauté qui inspira une telle passion à
Séléné, personification de la Lune, que,
s’étant unie à lui dans une grotte du mont Latmos, elle obtint de Zeus qu’il
lui accorde une immortalité relative et une éternelle jeunesse : le bel éphèbe
jouit d’un sommeil éternel qu’il parcourt les yeux grands ouverts pour pouvoir
contempler son amante. Sommeil relatif, car Séléné venant le rejoindre chaque
nuit, il lui donna cinquante filles.
La malheureuse Ariadne, fille de Minos et de
Pasiphaé avait été abandonnée par l’ingrat Thésée qui lui devait la vie sur les
rivages de Naxos où Bacchus la trouva, la rappela à la vie, la consola et
commença à lui faire de nombreux enfants
EGLISE DE CADAUJAC
L'église Saint
Pierre est un ensemble composé d'un clocher porche du XIX ème siècle adossé à
une église romane à 3 nefs et terminée par un chevet complet : chœur, abside et
deux absidioles ; enfin en travers, comme la barre du tau, une sacristie a été
construite au XIX ème siècle dans le plus pur style éclectique de l'époque
(1874) . Le clocher et la sacristie XIX ème encadrent l'édifice roman.
La partie
romane est construite en appareil de petits moellons du XI ème, peut être un
réemploi d'appareil gallo-romain. L'uniformité de cet appareil laisse à penser
que le plan basilical de l'église est d'origine même si de petites baies
romanes à linteau monolithe visibles au niveau de la première travée orientale
évoquent la trace d'un premier transept. Les dernières travées
occidentales, construites en grand appareil, sont plus récentes. Enfin au
niveau des murs gouttereaux de la nef et des bas côtés, il est visible que
l'église a été surélevée peut être à l'époque où les plafonds en pierre ont été
réalisés. On sait que l'église a été agrandie et modifiée au XVIII ème et XIX
ème siècle et c'est alors que les fenêtres actuelles furent percées, les contreforts
anciens (en murs fourrés) arasés, des contreforts neufs montés, les corniches
et les modillons du chevet refaits à neuf.
Donc nous sommes
en présence d'une église romane du XI ème siècle dotée de 3 nefs. De cette
époque il ne reste que les murs extérieurs, l'ensemble de la décoration et des
bâtiments annexes datant XIX ème siècle. Sur le mur sud du mur gouttereau, une
porte est encore visible ; nous sommes peut-être en présence de la porte des
cagots (lépreux) qui pouvaient ainsi rentrer dans l'église sans se mélanger
avec les autres fidèles (une hypothèse ferait du domaine de la Grâce, situé un
peu au sud de l'église, une ancienne léproserie).
Comme pour de
nombreuses autre églises, le XIXème siècle a déplacé les cimetières en dehors
des zones construites ; ici lors du déplacement des tombes ont été découverts
des sarcophages mérovingiens qui attestent la présence d’une nécropole ou d'une
église antérieure au XI ème siècle. Un de ces sarcophages est encore visible
dans le jardin du presbytère au pied d'un beau puits et vous pouvez le visiter
en suivant.
Le clocher,
que tout le monde aura reconnu comme un clocher voulu par le cardinal Donnet et
construit par l'architecte Amédée Lasmolle (restaurateur des églises de Saint
Morillon, Léognan), a une curieuse origine : il est dit que jusque dans les années
1454 on ne sait s'il y avait un clocher mais c'est à partir de cette date qu'un
clocher mur triangulaire (un gâble avec une ou deux alvéoles pour les cloches)
est érigé. Après la révolution et deux décennies d'abandon, le clocher menaçait
ruine. Il fut commandé en 1823 au sieur Marandet un clocher neuf sur base
carrée. Mais mal construit avec de la mauvaise pierre, il du être démoli en
1839 pour être reconstruit définitivement avec une hauteur de 33m en 1853, le
tout financé par une souscription auprès des Cadaujacais. Deux cloches sont
présentes, une de 1831 correspondant au second clocher et bénie par le cardinal
de Cheverus et une autre de 1865 bénie par le Cardinal Donnet.
Dès l'entrée
dans l'église on a la sensation d'une petite église assez basse mais attention
le sol a été surélevé XIX ème siècle d'au moins 50cm...imaginons la donc un peu
plus haute !
Nous avons bien
cinq travées, six piliers et douze colonnes ; l’ arc triomphal sur le choeur,
les culs-de-four des absides et les chapiteaux sont d'origine romane. Ces
derniers ont tous été refaits ou remplacés hormis les quatre chapiteaux du
choeur qui semblent d'origine. Par contre, les doubleaux, les voûtes en berceau
sont du XIX° et ont remplacé une charpente et un plafond lambrissé. Ces voûtes,
véritables plafonds en pierre, ont poussé sur les murs gouttereaux qui accusent
aujourd'hui un fort faux aplomb.
Outre la
restauration très approximative des chapiteaux romans qui font de cette église
une curiosité, les peintures murales entreprises au XIX ème siècle méritent
notre attention, voilà leur origine:
Pour les peintures
murales, l’abbé Barreau fait appel à Ernest Paul Ricaud. Fils d’un fervent
catholique qui avait fondé la maison Au chapelet d’or, cours
d’Alsace et Lorraine, en 1865, on doit également à ce peintre artisan la
chapelle des sourdes-muettes de Bordeaux dès 1865, l’église de Floirac en 1867,
celle de L’Isle-Saint-Georges en 1868, la chapelle Margaux en 1869, l’église de
Portets en 1872, de Brannes en 1873, de Hure en 1875, de Saint-André à
Angoulême en 1878, de Civrac (Médoc) en 1879, etc.
Dans la nef
centrale, il va réaliser à la peinture à l’huile, une « fleurette » rouge au
centre de chaque pierre, ainsi qu’une décoration stylisée représentant des
objets et des scènes de la vie courante ou des symboles, au-dessus des arcades.
Dans la coupole du
chœur, il a peint la scène du Sauveur des hommes promettant à Saint Pierre, le
Patron paroissial, les clefs du Royaume des Cieux. Mais d’autres splendeurs
ornaient l’intérieur de l’église, à tel point qu’on a pu parler de « la
cathédrale de Cadaujac », renfermant de très nombreux tableaux et statuettes
religieuses, des lustres et autres chandeliers.
A noter sur le mur
sud, la chronique historique de l’église peinte à la même époque, d’une grande
richesse typographique. Cela n’est pas sans rappeler quelque peu la profusion
iconographique de l’église de St Médard d’Eyrans.
Et puis bien sûr,
les vitraux de Dagrand tous refaits à la même époque et selon un programme bien
élaboré que nous vous proposons de découvrir, suivi de la lecture des
chapiteaux, en utilisant les fiches informations disponibles sur place.
Article de Piou
Lacoste dans
https://www.si-graves-montesquieu.fr/9-eglises-romanes/262-eglise-de-cadaujac
Lettre au Comité
de salut public d'Ysabeau et Tallien, en date du 8 brumaire : « Le
Capet de Bordeaux, le maire Saige, a expié, il y a deux jours, sur l'échafaud,
les forfaits nombreux dont il s'était rendu coupable ; sa mère vient de
mourir aujourd'hui. Cette mort rend la nation propriétaire de plus de dix
millions de biens. Voilà de quoi payer les frais de la révolution bordelaise et
procurer du pain au peuple à bon marché. Nous ne négligeons pas pour cela les
saignées pécuniaires à faire aux riches, aux accapareurs, aux fédéralistes. Le
résultat de nos opérations sera plusieurs millions acquis à la nation ».
Arch. nat. AF II, carton 170, brumaire, pièce 58.
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