jeudi 25 septembre 2008

28 septembre 2008 18éme promenade des Fans du Mascaret

ci joint le texte du livret de la 12ème promenade que recoupe (très) partiellement la 18ème et l'adresse web d'un petit "hommage à André Berry qui sera le héros du jour:
http://www.dailymotion.com/video/x69tdy_hommage-a-andre-berry_creation

vous trouverez à la suite les itinéraires (petit format et grand format) et une page pour organiser le covoiturage

rendez vous dimanche matin 10h au Port du Roi à Quinsac
n'oubliez pas votre pique-nique, seuls le petit vin blanc des coteaux de Garonne et le café vous seront gracieusement offerts.

Le mascaret passant à Port du Roi vers 16h, il n'est pas certain que nous soyons au rendez vous car les réjouissances prévues peuvent prolonger plus que de raison la halte déjeuner. Les vrais fans de la vague devront donc, peut être, écourter la promenade si ils désirent la voir passer le 28 à Quinsac. Une session de rattrapage pourra être organisée le mardi 30 au Tourne, devant les chantiers Tramasset à 18h.


Dimanche 2 juin 2002
Douzième promenade des
Fans du mascaret

Du côté de chez Joset
De Camblanes à Baurech



Voudrait-on donner aux Fans du Mascaret l’image d’une Aquitaine selon Salvien :« tout le pays est tissé de vignes, parsemé de fleurs poussant dans les prés parsemé de champs cultivés, planté d’arbres fruitiers, embelli par les bosquets, arrosé de sources, entrecoupé de fleuves, couvert de moissons ondoyantes » -Salvien –Du gouvernement de Dieu 7-8-, que l’on ne saurait mieux faire en les conduisant sur les coteaux qui surplombent la route François Mauriac entre Camblanes et Baurech. La vue de la rivière à Cambes, dessinée par Henri Maignan en frontispice de son album de 1849 vient en écho aux lignes du sage chrétien du Vème siècle et les clichés numériques que ne manqueront pas d’enpixelliser quelques fans branchés prolongera cette tradition élégiaque aquitaine dans un monde qui vacille vers une esthétique moins amène : à moins d’une lieue romaine la frange sud de Latresne tourne résolument le dos au « bucolisme » et même au « georgisme » pour exalter l’agressive beauté des zones industrielles, nœuds autoroutiers, lignes à haute tension affichages fluopivotants, ponctués de ronds points pimpinants, kitsciants ou affligeants. En ce sens, comme à Cadaujac sur l’autre rive, la limite aval que j’ai assigné à ces premières douze promenades n’est pas simplement celle que dessine la formation de la première vague du Mascaret mais aussi celle de point de non retour d’un itinéraire de civilisation. En aval de Camblanes, on peut toujours et encore, par le rêve, remonter le temps, comme le Mascaret remonte le cours de la rivière, en amont, l’exercice n’est plus possible, il faut pour jouir du paysage chausser d’autres bésicles, celles là même que l’on forge et polit dans les expositions branchées d’art contemporain à grand renfort d’installations de videart de copyart de tôles oxydées carcasses cabossées igloos déstructurés : une autre manière de voir le monde qu’en fan cultivé il est politiquement correct de regarder d’un bon œil.

Le petit village de Camblanes n’a pas, sous la férule de l’inamovible seigneur du lieu, échappé à cette mise au goût du jour : on est à la croisée des chemins, les Fans branchés pourront se diriger vers la mairie, le centre culturel et la superette, les rétifs à la modernité suivront la douzième promenade en tournant le dos à ces équipements prestigieux.
Côté passéiste et ringard, le cardinal Donnet se posait un peu là, quand il soutint la politique de rénovation des églises du diocèse. Camblanes possédait une jolie petite église dédiée à sainte Quitterie établie depuis l’aube de l’ère chrétienne dans les vestiges d’une ancienne villa gallo-romaine dont quelques fragments de pavement mosaïques sont déposés dans la mairie. Pour gommer les traces d’un passé trop récent qui avait habillé, au siècle des lumières l’ancienne et vénérable église Sainte Quitterie d’oripeaux modernes, sous l’instigation du cardinal Donnet, l’église fut reconstruite en style gothique et un clocher porche aigrelet fut érigé à l’ouest en 1864. Si l’extérieur est d’une affligeante banalité, l’intérieur a fini par devenir intéressant car il a gardé un décor peint et un mobilier, commun à l’époque dans ce genre d’édifice, mais très souvent éradiqué sans ménage par les ayatollahs de Vatican II. Quelques toiles peintes, une copie XVIIème en bois ou stuc doré de Notre Dame de Lorette et la belle Pieta du XVème siècle provenant de la chapelle voisine de la source de Font de Bonne, au pied du coteau, méritent que l’on pousse la porte de l’église avant de descendre par un chemin qui part au sud de l’église vers la vallée ombragée du Moulinan. Celui ci, passé le ruisseau remonte vers Quinsac, dont l’église, du même genre que celle de Camblanes, mais incontestablement plus réussie et imposante a été construite par l’architecte Mondet en 1872. Elle conserve à la base de son clocher un tympan de terre cuite, œuvre du sculpteur Coëffard daté de 1875 représentant la délivrance de Saint Pierre, dans un très beau style académique. La place de l’église est ornée d’ une autre œuvre sculptée de qualité, dûe à Armande Marty : le buste d’ André Berry, journaliste, savant et homme de lettres connu essentiellement pour sa vaste « geste champètre » en vers : « Les esprits de garonne » qui, tout au long des 590 pages de l’édition Julliard de 1941 égrène dans une langue alerte, inventive, marquée au coin d’un humour généreux, les aventures et mésaventures de Joset et Nicette. Faute de pouvoir faire une lecture des « esprits », on se contentera des vers de mirliton assumés pleinement par un véritable poête peu soucieux du jugement des cuistres, qui orne la fontaine à vin, mise « en perce » chaque 25 novembre :
« Un dimanche par an au temps du Sagitaire
Quand Sainte Catherine a de sa coiffe austère
Accommodé les fronts vingt cinq ans virginaux
Fontaine, j’offre à tous la vendange nouvelle,
Si tu veux que le vin ménage ta cervelle
Passant qui bois ici, ménage mes tonneaux »

Dans l’angle sud-ouest de la place une rue conduit vers le petit chemin qui descend le coteau abrupt vers la route François Mauriac que l’on traverse au droit du chemin qui conduit au château Montaigne ; ce « château » fut au XVIème siècle un « bourdieu », chef lieu d’exploitation agricole plus que résidence champêtre, de la famille de l’auteur des Essais. Un chemin longe les vignes au bas de la cave coopérative de Quinsac, l’une des plus ancienne de la Gironde ; il conduit au chemin du Port du Roi au bout duquel se dressait la petite chapele de Monclairon, joliment reconstruite au XVIIIème siècle , aujourd’hui dans un total état d’abandon. Il est possible de là, de faire un petit aller retour vers l’aval, jusqu’au domaine de Clauzel où s’interrompt le chemin de hallage que l’incurie des pouvoirs publics rend impraticable. Il est en revanche plus ou moins entretenu vers l’amont jusqu’à Esconac, écart d’une vingtaine de jolies maisons de pêcheurs et de mariniers menacées par l’érosion de la rivière qui se venge sur elles des supplices infligés durant des décennies par les carriers, avec la bénédiction de l’Etat Français relayé par les successives républiques. Les divers gravats, les blocs de bétons, poteaux électriques et autres déchets de ces précieux lits de graviers arrachés naguère à la rivière, y retournent après « traitement »jetés là à la hâte par les riverains que ne rassurent guère les dispendieux enrochements et palplanches mis en œuvre, en chambre, par les ingénieurs des ponts et chaussées ; ce ne sont là, il faut bien le craindre que des soins palliatifs, car : postquam in bracis defecare non valet coartare nates . On comprend mieux, dès lors, que les propriétaires riverains à qui incombe le renforcement des rives ne soient guère enclins à faire acte de « citoyenneté » en accordant un droit de passage sur ces berges fragiles à des cohortes de randonneurs attirés par le miroir aux alouettes des « chemins de randonnées » départementaux. C’est pourquoi il nous faut regagner sur l’asphalte le coteau de Cambes jusqu’au bois de L’Ardit où l’on se jettera sur les victuailles à l’heure ordinaire du café. Après le traditionnel déjeuner champêtre/assemblée générale, les fans reprendront le chemin vers L’Ardit, jolie chartreuse des XVIIème et XVIIIème siècle qui reste une « campagne » épargnée par le relookage en « résidence secondaire ». A quelques centaines de mètres au sud de l’Ardit subsistent les vestiges du château de Cambes dont les seigneurs participèrent aux côtés d’Aliénor à la seconde croisade ; il en subsiste un monticule « La Mothe » et le souvenir d’un souterrain mentionné par Alexandre Dumas dans « La guerre des femmes ». Au seuil de l’Auberge André, qui reste un haut lieu gastronomique, on franchit à nouveau la route François Mauriac pour gagner le chemin de hallage du « Grand Port » de Cambes. L’importance de cette partie du village est due à la traditionnelle activité marinière mais, tout particulièrement au transport des pierres de construction qui constitua au XVIIIème et au XIXème siècle l’activité essentielle des mariniers de Cambes. On a en effet tendance à penser que le vin est à l’origine du développement de ces petits ports de Garonne, mais, en fait l’essentiel de la richesse du pays provient de l’activité liée aux carrières de pierres calcaires qui a amené le percement des falaises par d’innombrables et profondes galeries. C’est à cet or blond que l’on doit sans doute en partie de pouvoir admirer à l’intérieur de l’église qui conserve quelques éléments de sculpture romane un très beau retable commandé par les mauristes de Sainte croix de Bordeaux, collecteurs de la paroisse au maître menuisier Gay, établi dans la localité ; la commande fut livrée en 1715 et une Vierge sculptée par Jean Vernet vint se loger dans ce beau décor classique en 1718. L’église renferme d’autres trésors : une toile anonyme, copie d’un maître flamand, une chaire à prêcher XVIIIème digne d’une belle paroisse urbaine, et des fragments d’un retable d’albâtre anglais du XVème siècle. Longeant le ruisseau vers l’amont sur quelques centaines de mètres, on oblique sur la droite pour escalader le coteau vers Bellevue. Cette ancienne maison noble de la famille de Casenove porte aussi le nom de Rambeau et conserve un beau portail du XVIIème siècle. De la terrasse qui précède le portail, la vue sur la plaine de la Garonne est magnifique, même si elle ne permet pas de voir, comme l’affirme une tradition qui sent la gasconnade , les Pyrénées. On redescend, en douceur, vers Baurech par une route qui laisse entrevoir les palus, la rivière, et au delà, l’immensité de la forêt landaise. C’est de ce chemin que la vue sur l’église de Baurech est la plus séduisante. Le clocher, l’un des rares clochers villageois « authentiques » pointe son aiguille creuse au pied du coteau depuis près d’un demi millénaire, et même si cette érection a connu quelques faiblesses amenant quelques reconstructions partielles, il s’agit là d’une prouesse que l’on peut apprécier. Saint saturnin, dont l’image figure au tympan est l’un de ces saints évangélisateurs sous les auspices duquel les premiers chrétiens, encore romains par leur mode de vie et installés dans les décombres d’une villa dont on a trouvé quelques traces archéologiques, placèrent un modeste sanctuaire. Au douzième siècle, l’église fut pourvue d’un chœur voûté, oblitéré au treizième ou quatorzième par une structure gothique plus ambitieuse. Le chef d’œuvre de l’église de Baurech est masqué sous le lambris : c’est une magnifique charpente aux savants assemblages mise en place entre ce chœur gothique et la souche d’un clocher non encore pourvu de sa flèche : c’est en écoutant une évocation de ce magnifique travail artisanal que les randonneurs harassés clôtureront la douzième promenade des Fans du Mascaret.

jeudi 11 septembre 2008

18° PROMENADE COVOITURAGE

votre Conducator vous invite à utiliser le blog pour le co-voiturage : utilisez à cette fin cette page en cherchant vos covoiturés dans les commentaires ci-dessous affichés